Viande de boeuf pour la famiglia italiana

L'exploitation agricole de la famille Belluco est située à Bovolenta, près de Vérone. En moins de sept mois, Andrea Belluco et sa famille engraissent 2 000 jeunes bovins importés, qui seront commercialisés estampillés "viande italienne". L'Italie reste cependant un débouché intéressant pour les pays voisins.

Les mains dans les poches de son jean, Andrea Belluco arpente nonchalamment le couloir de distribution d'une stabulation. Son regard balaie de gauche à droite. Les taurillons charolais blancs se tiennent épaule contre épaule à bonne distance du cornadis, dans la partie arrière du boxe paillé. Leurs yeux et leurs oreilles jaugent le visiteur bipède. L'éleveur vérifie que tout est en ordre dans sa stalle réservée aux nouveaux venus. « Nous séparons immédiatement les animaux malades, quel que soit leur âge », dit-il. Le box d'infirmerie, avec aire d'exercice à l'extérieur et garni d'une épaisse litière de paille est toujours prêt à être utilisé. Là, les jeunes mâles ne sont pas soumis à la pression sociale de leur congénères de box en bonne santé. Ce n'est qu'une fois rétablis qu'ils seront réintégrés dans un box avec des animaux de format similaire. Ce savoir-faire, Andrea le tient directement de son père.

Les éleveurs accordent une grande importance au bien-être animal.

Seulement de la viande italienne

L'exploitation d'engraissement de Gabriele et Mauro Belluco à Bovolenta est une des plus grosses fermes familiales de la région de Padoue. A partir de 1962, le père d'Andrea et son frère ont progressivement édifié cette entreprise d'engraissement de 2 000 taurillons, 400 ha de SAU et deux unités de production de biogaz. Le cousin d'Andrea et sa sœur travaillent aussi sur le domaine. Ils sont en charge de l'organisation et des tâches administratives. « J'ai besoin de m'occuper des machines et des animaux », affirme Andrea, qui est responsable des travaux agricoles et de la production animale. Deux salariés extérieurs lui donnent un coup de main pour le travail quotidien dans la stabulation et autour. Dans la région voisine de Vérone, on peut trouver aussi des exploitations de 5 000 places d'engraissement. Ces grosses structures sont toutefois des coopératives plutôt que des exploitations familiales. Malgré cela, le taux d'autosuffisance en viande bovine de l'Italie n'atteint que 43 %. Le production de viande bovine se concentre au nord de l'Italie, où les sols sont fertiles. Comme les Italiens consomment deux fois plus de viande qu'ils n'en produisent, ils importent de la viande fraîche de France, des Pays-Bas et d'Allemagne. Le Pr Giulio Cozzi, de l'Université de Padoue sait pourquoi les Italiens souhaitent davantage de ce type d'ateliers d'engraissement : « les Italiens consomment préférentiellement de la viande italienne. Et ils sont exigeants, en ce qui concerne la qualité de la viande et les conditions de production. » L'Italie importe annuellement jusqu'à un million de bovins. Moins de 5 % du total provient d'Autriche. Selon la législation en vigueur, la viande bovine ne peut être commercialisée comme viande italienne qu'à condition que les animaux soit engraissés pendant au moins six mois dans des exploitations italiennes et abattus en Italie. Andrea Belluco importe des animaux pesant de 300 à 450 kg et âgés de 12 à 13 mois et les engraisse jusqu'au poids d'abattage de 650 kg (pour les Limousins) et 750 kg (pour les Charolais).

Il préfère les Charolais et les Limousins

Deux générateurs de biogaz permettent de valoriser les effluents de l'atelier d'engraissement.Un tracteur roule sur la table d'alimentation de la stalle n°2. Il tire une pailleuse brun-rouge, qui hache et projette la paille d'orge par dessus les têtes des taurillons bruns et blancs dans les box. Bien qu'un atelier d'engraissement de 2 000 taurillons pour des conditions alpines puisse convenir à une production intensive, une grande importance est accordée au bien-être animal. Andrea expose sa philosophie d'éleveur : « celui qui veut bâtir la confiance doit parler le même langage. Le bien-être animal est une notion que comprend aussi bien le producteur que le consommateur. Même quand ils ont pour ça des raisons différentes. » Les taurillons disposent au minimum de 5 m² par animal. C'est conforme à la surface requise en production biologique. Les nouvelles étables sont en stabulation libre, tandis que les anciens bâtiments ont été modernisés avec l'ajout d'un revêtement caoutchouc sur les caillebotis bétons. « Les tapis caoutchouc ont fait leurs preuves. Les taurillons se sentent mieux et prennent plus vite du poids. » constate Andrea. Il offre à ses mâles une période d'adaptation de 30 jours dans une stalle dédiée. Là, ils s'habituent au fonctionnement de l'exploitation, au fourrage et au climat. « Pour la plupart, les animaux irlandais arrivent directement du pâturage. L'aire d'exercice extérieure et la ration riche en fibre leur facilitent la transition. », explique Andrea.

Les exploitations italiennes spécialisées dans l'engraissement s'appuient sur le système nord-américain des feedlots avec ration totale mélangée. Depuis ses débuts, la famille Belluco apprécie la viande à fibres fines des races françaises telles que la Charolaise et la Limousine. Andrea commande ses jeunes bovins via des plateformes internationales. En mars, il a acheté des lots de 8 à 10 taurillons de France pour environ 2,70 € net/kg de poids vif, incluant le transport. « La race est pour moi plus importante que le prix. Les Italiens ne veulent pas de viande grasse. », déclare Andrea. Les taurillons avec une note d'engraissement au-delà de 3 trouvent difficilement preneur sur le marché italien. Désormais il produit exclusivement pour une chaîne de distribution qui travaille avec deux abattoirs situés dans un cercle de 50 à 200 km de la ferme Belluco.

Ration simplifiée

En stalle 3, une balayeuse agricole repousse contre le cornadis la ration matinale à base de farine de maïs, d'orge, de soja, de pulpe de betterave déshydratée et de paille. Dès que la machine est passée, les taureaux passent la tête sous la barre au garrot et recommencent à manger. Durant la phase de transition-acclimatation d'un mois, Andrea augmente la proportion de paille et de foin dans la ration mélangée. Du foin supplémentaire est également mis à disposition. La proportion de fourrage grossier représente 30 %. Dans la phase de finition, l'agriculteur travaille principalement avec du concentré. Seulement 15 % de la ration est alors constitué de paille. Le niveau de protéines brutes est calé à 13 %, et la ration contient 50 % d'amidon. Andrea a déjà engraissé avec des niveaux supérieurs de protéines, mais a observé que les performances n'étaient pas pour autant meilleures.

Andrea accorde beaucoup d'importance à la qualité intrinsèque des composants de la ration : « nous cultivons beaucoup de maïs, également destiné à l'ensilage. Mais nous n'en distribuons jamais à l'auge sous cette forme. La valeur alimentaire de l'ensilage fluctue de manière trop importante. » Les grands silos horizontaux ne servent donc que comme base pour alimenter les deux installations de biogaz de l'exploitation, qui fournissent une production électrique globale de 826 kW. « Depuis que nous avons ces unités de production de biogaz, l'acceptation par le voisinage est encore meilleure. Les nuisances olfactives ont diminué », explique l'agriculteur.

Andrea Belluco est certain, avec les résultats de son système d'élevage, de satisfaire les deux familles : celle des producteurs et celle des consommateurs.

Article de Karin Ch. Taverner, rédactrice du magazine bi-mensuel autrichien "Landwirt".

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