Environnement : le raclage réduit les émissions

Des couloirs de circulation sales sont néfastes pour la santé des onglons et augmentent les émissions d'ammoniac.Des couloirs de circulation aussi propres que possible sont importants, tant pour la santé des animaux que pour réduire les fuites d’azote et protéger l’environnement. Cet objectif sera atteint par un ensemble de mesures, détaillées ici par Alfred Pöllinger, ingénieur à l'Institut de recherche agronomique de Raumberg- Gumpenstein en Autriche.

Au cours des 10 à 15 dernières années, de nombreuses stabulations libres se sont équipées de racleurs. Ces outils se généralisent aussi dans les élevages autrichiens, et pas seulement à cause de la législation sur le bien-être animal.

A la technique « basique » d'évacuation du fumier viennent se greffer d'autres exigences, qui ne sont pas toujours satisfaites. Il s’agit en premier lieu de maintenir propres les zones de circulation (pour la santé des onglons), mais il est aussi question de sécurité fonctionnelle, de comportement animal et enfin de minimiser les émissions [de gaz polluants]. Les différentes options qui s'offrent à l'agriculteur en la matière sont l'objet de cet article.

Émissions sur la sellette

Dans ma majorité des cas, l'équipement est installé dans des stabulations libres aire paillée ou de type logettes-couloir, caractérisées par une plus ou moins grande proportion de surface souillée. Les surfaces recevant les bouses et les urines constituent la source des émissions d'ammoniac – et des odeurs associées également. Le secteur agricole représente la principale source des émissions atmosphériques d'ammoniac, à hauteur de 95%. A l'avenir, le plafond des émissions autrichiennes, qui s'élève actuellement à 66 kilotonnes (kt) par an pourrait être abaissé de 19%. Des mesures contraignantes de limitation des émissions devront alors être mises en œuvre, si le secteur agricole ne parvient pas à les réduire volontairement dans l'intérêt général. C'est pourquoi toutes les possibilités de réduire les émissions d'ammoniac en stabulation libre doivent être envisagées. Une combinaison de paramètres est en jeu : le bien-être animal (santé des pieds), la bonne gestion de l'azote, en tant que facteur de production onéreux, et la préservation de l'environnement (acidification des écosystèmes fragiles par émissions d'ammoniac).

Pente et type de surface

La conception de la surface du sol des couloirs de circulation a une grande influence sur le nettoyage ainsi que sur les émissions de gaz. Au cours des dernières années, pour des raisons de coûts comme de facilité de construction, ces zones étaient simplement bétonnés, et un profil en U pour la chaîne ou le racleur y était intégré au centre. L'avantage de cette conception réside aussi dans le fait que la surface à racler reste plus facilement humide, ce qui facilite l'évacuation des déjections. Le gros inconvénient, c'est qu'avec la fluidité importante – et la proportion élevée d'urine répandue sur la surface – les pertes d'azote sous forme ammoniacale sont plus importantes comparativement à celles d'un sol bétonné incliné de part et d'autre d'un caniveau central. Du côté des experts de la station de recherche suisse Agroscope ART Reckenholz-Tänikon, on préconise une pente de 3% vers le centre du couloir. Ainsi, l'écoulement des urines le plus rapide possible est assuré, car l'urine est le principal vecteur d'un dégagement élevé d'ammoniac, en raison de sa forte activité d'uréase.

Seuls les racleurs dont l'intervalle de passage est correctement paramétré (plus de deux fois par jour) donnent des résultats satisfaisants.

En mettant en relation le type de matériau utilisé en surface (béton ou caoutchouc) et la propreté, des différences significatives ont été mesurées au cours des essais suisses. Ainsi, la quantité de déjections résiduelle après le passage du racleur est plus du double sur une surface bétonnée, comparativement à un sol caoutchouc. Pourtant les essais en cours à l'Institut de recherche agronomique de Raumberg-Gumpenstein en Autriche n'ont pas encore mis en évidence de différences dans le domaine des émissions de gaz. Les tapis coutchoucs présentent un autre petit avantage en hiver, où, par températures négatives, le racleur peut continuer à travailler de manière tangentielle plus longtemps que sur les sols bétonnés. L'explication : la couche gelée se brise plus facilement sur une surface légèrement élastique.

Différents modèles de racleurs

Une condition préalable essentielle pour l'écoulement des déjections le plus rapide possible est la faible rugosité de la surface. Sur des surfaces mal raclées, ou pas assez fréquemment – seulement une ou deux fois par période de 12 heures – des petites flaques d'urine se forment facilement entre les excréments piétinés et/ou étalés. Elles y restent jusqu'au raclage suivant, et produisent ainsi d'importants dégagements d'ammoniaque sous forme gazeuse. C'est pourquoi la qualité du raclage joue un rôle central dans le bien-être animal et le contrôle des émissions de gaz à effet de serre du système d'élevage. Les spécificités techniques des appareils de raclage proposés par les constructeurs présentent des différences à cet égard. Même si les racleurs à volets sont les plus répandus, certains d'entre-eux se déplacent le long d'un rail de guidage fendu, tandis que pour d'autres modèles, c'est le boîtier tout entier qui se meut dans le sens de la longueur en s'adaptant aux inégalités du sol.Au fil du temps, les déjections sèches peuvent former une croûte difficile à enlever par le racleur.

Le principal avantage du modèle dont seule la lame se déplace le long du rail de guidage et est capable de s'adapter aux inégalités horizontales réside dans la simplicité du système – le mécanisme de volets est relativement simplement construit. En marche arrière, les volets sont soulevés grâce à un cylindre de roulement. L'inconvénient réside dans le fait que quand les déjections se désèchent, c'est ce qui se passe souvent par exemple dans des systèmes de couloirs-logettes mal conçus, celles-ci ne sont plus correctement raclées. Il se forme alors une „semelle“ de bouse semi-sèche. Elle est particulièrement lisse, et dangereuse en ce qui concerne les glissades des animaux.

Les modèles d'évacuateurs dont la totalité du poid s'exerce sur la lame sont capables de venir à bout de cette couche semi-sèche bien plus longtemps, et conviennent donc à un niveau de propreté plus élevé. L'inconvénient qui va de pair avec ce raclage plus intensif est une usure plus rapide de la lame, laquelle doit être plus souvent changée (au minimum une fois par an). Une autre solution pratique consiste à humidifier les couloirs. Avec un simple tuyau de jardin, on peut arroser les secteurs névralgiques qui deviennent ainsi plus faciles à nettoyer. Dans le cas d'un arrosage de toute la surface via une minuterie, il faut particulièrement veiller à la santé des animaux. Ceux-ci ne doivent pas être entièrement mouillés, avant de se retrouver exposés aux quatre vents.

Des lèvres en caoutchouc peuvent améliorer les résultats du raclage, à condition que la surface à racler soit humide. (Photo d'Alfred Pöllinger)A la station de recherche de Tänikon, il a été démontré au cours de tests que les lames de racleur munies de lèvres de caoutchouc souple, dans le même matériau que les tapis caoutchouc, étaient mieux à même d'évacuer le mélange pâteux de déjections que des lames à bord dur. Bien mieux que les évaucateurs bon marché munis de lames métalliques. Lors de ces essais, les durées n'ont pas été testées, ce qui fait qu'on ne peut rien conclure sur la solidité à long terme de ces matériaux. Le résultat concret le plus important est qu'il faut contrôler au minimum une fois par an les installations d'évacuation du fumier, et en particulier le racleur, afin de prendre les mesures correctives nécessaires.

La bonne évacuation du fumier

L'évacuation du fumier aboutit habituellement en fin de parcours dans un canal de section carrée. La sortie des déjections doit être conçue de manière à ce qu'il n'y ait pas de liaison ouverte avec la fosse de stockage . Cela peut être obtenu soit via un regard intermédiaire, soit par une arrivée en dessous du niveau du liquide de la fosse. La seconde option offre l'avantage de réduire les émissions [gazeuses] inhérentes à une chute à l'air libre. Une arrivée directe dans la fosse devrait être évitée pour des raisons techniques de niveaux élevés d'émissions et en raison du risque d'un afflux incontrôlé d'air et de gaz toxiques issus de la fermentation du fumier dans la stabulation. La canalisation est à équiper, de même que les lagunes et la fosse, d'un dispositif de fermeture étanche aux gaz (vanne, puit-siphon avec langue immergée ou coude à 90° avec arrivée sous le niveau du lisier) de manière à ce que les gaz nocifs ne puissent pas revenir dans le bâtiment lors du mixage du lisier.


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