Du caoutchouc pour préserver les onglons

Les truies passent la plus grande partie de la journée en position couchée, d'où l'importance de la conception de l'aire de couchage. Des tapis en caoutchouc améliorent l'utilisation des aires de couchage et protègent les onglons ainsi que les articulations du béton dur et abrasif.

De la même manière que pour la stabulation libre des vaches laitières à haut niveau de production, nous devons commencer à aborder le logement des truies élevées en bandes de manière à ce qu'elles soient en mesure d'atteindre une longévité économique. Les blessures des onglons et les boiteries comptent parmi les principales causes de réforme en production porcine intensive1 . Les truies qui boîtent s'alimentent moins et boivent moins, leur fertilité est moindre et le taux de porcelets écrasé est supérieur. Elles entrainent aussi des coûts indirects, tels que les frais vétérinaires et une majoration du temps de travail de l'éleveur ou de son salarié.

Les truies passent 80% de leur temps couchées. Par conséquent, la conception de l'aire de couchage joue un rôle central dans leur santé. Selon le règlement de l'UE, une surface de 1,3 m² par truie adulte est nécessaire, et il faut compter 0,95 m² par cochette. La législation européenne précise également que l'aire de couchage doit être ajourée de 15% au maximum. Mais ces ratios sont-ils suffisants pour permettre à nos truies modernes et à haut rendement de rester en bonne santé ?

Les aires de couchage paillées offrent à la truie une surface confortable. Cependant, de nombreux élevages évitent cette option pour des raisons de coût ou d'hygiène. Dans les systèmes non paillés, les aires de couchages sont généralement constituées de caillebotis béton, voire de caillebotis partiels associés à des surfaces pleines en pente. Les problèmes rencontrés dans ces situations sont principalement liés à la dureté du béton et à son abrasivité. En position couchée, la truie est fréquemment observée à effectuer des mouvements natatoires avec ses membres. Il en résulte l'abrasion des articulations, ainsi que de la muraille des onglons. Cela peut aller jusqu'à l'apparition de plaies ouvertes, y compris au bord coronaire du pied, plaies qui sont autant de portes d'entrée pour les bactéries (voir photo ci-dessous).

Lésions des articulations et de l'onglon dûes à la dureté et l'abrasivité du sol de l'aire de couchage.

Les fines fissures dans la muraille abrasée sont clairement visibles.

La perte de la corne de la muraille, souvent négligée,est particulièrement grave. La corne de l'onglon pousse à partir de la couronne vers le bas. La corne qui a été enlevée ne peut plus jouer son rôle de support solide pour la pousse de nouvelle corne. Autrement dit, un étage abrasé affaiblit la structure de la corne de renouvellement. L'onglon qui en résulte est instable et sensible aux lésions, qu'elles soient de nature infectieuses, mécanique, chimique, etc. Des altérations de l'onglon telles que des fissures peuvent alors survenir plus facilement (photo 2). La corne ne ​​peut plus jouer son rôle et le talon doit supporter davantage de poids.

Des gonflements tels que les bursites2 surviennent plus fréquemment chez les animaux logés exclusivement sur ​​des surfaces dures, symptomatiques des traumatismes répétés en position couchée et debout sur des sols durs. Contrairement à une idée répandue, les porcs ne sont pas des animaux qui prisent le "couchage à la dure" : à l'état sauvage, leur habitat est la forêt. Les ergots sont adaptés au déplacement sur un sol très mou, marécageux ou inégal. Sur un sol dur, ils ne sont pas fonctionnels. Contrairement aux bovins, les ergots du porc sont soudés à la jambe par une liaison osseuse. dans l'os de porc relié à la jambe. Les ergots malheureusement brisés, correspondent, en terme de gravité, à la destructuction d'un onglon ou même de l'ensemble du doigt, tant pour la douleur occasionnée que pour le risque d'infection occasioné.

L'Institut national de l'élevage porcin de Boxber, dans le Land du Bade-Wurtemberg, a évalué la santé des onglons des truies au moment de leur passage au local de saillie (logement en groupe, avec des logettes amovibles par relevage hydraulique). Il est apparu clairement que les truies du groupe disposant des tapis en caoutchouc sur leur aire de couchage présentait nettement moins d'écorchures et de traces d'abrasion que celles logées exclusivement sur ​​le béton. A peine 14 jours après avoir été admis, la moitié des animaux logés sur béton présentait de telles blessures, contre seulement 20% pour le groupe bénéficiant du revêtement caoutchouc. Trois semaines plus tard, la situation est restée quasi identique (cf. graphique ci-dessous).

L'influence du revêtement sur la santé des onglons des truies.

De même, on a pu aussi observer, par exemple, la réduction de la taille les fissures. Dans le groupe logé sur caoutchouc, ce chiffre passe de 27% (à l'admission) à 5% après 35 jours, et dans une bien moindre mesure de 19% à 13% pour le lot de truies conduites sur béton. D'une manière générale la santé des onglons évolue de manière similaire pour les deux groupes de truies, avec un niveau de santé supérieur pour les animaux logés sur revêtement caoutchouc.

Dans la porcherie d'attente du Centre de recherche agricole du Land de Bavière (Bayern LFL), la diminution du nombre de bursites et d'écorchures est particulièrement notable quand les truies sont logées sur caoutchouc plutôt que sur béton (graphique ci-dessous). Les articulations des truies ont été ménagées par les surfaces de caoutchouc.

Le revêtement caoutchouc est favorable au rétablissement des truies.

Dans les deux institutions, les revêtements de caoutchouc sur le gisoir ont été très bien reçus. Les truies expriment un comportement détendu au couchage. Le tapis de caoutchouc peut supporter les structures de séparation sans problème. Comme pour toutes les dalles destinées à accueillir des porcs, il est important de perforer le sol dans une certaine mesure (drainage) ou de prévoir une pente, afin de permettre l'évacuation de l'urine.

Les résultats d'un cabinet privé est-allemand, dans une étude commanditée par le secrétariat d'Etat de Brandebourg à la protection des consommateur et portant sur 1800 truies, font apparaître une proportion de 98,2% de truies portantes dans la stalle d'attente avec revêtement caoutchouc, contre 96,4% dans la stalle béton. Cette faible différence s'explique principalement par un nombre de réforme inférieur - en particulier pour cause de retours en chaleur tardifs et autres problèmes de reproduction. Il en est néamoins apparu un taux de mise bas amélioré de 1,8%.

Jusqu'à présent, la durabilité des tapis en caoutchouc dans la porcherie était un gros problème. L'usine de caoutchouc Kraiburg a relevé ce défi et présenté à la catégorie Euro 2010 avec l'PORCA détendre un tapis de caoutchouc spécial morsure optimisé pour la zone du pont de truies. La durabilité de ce tapis a été confirmée par plusieurs institutions indépendantes.

 

Dr Anna Catrin Borberg
Département recherche et développement de Kraiburg

1 : En France, avec 11% des causes de réforme des truies gestantes en groupe sur caillebotis, les problèmes de pathologies (essentiellement des problèmes d'aplombs) sont la troisième cause de réforme, après les problèmes de reproduction et de gestion des bandes (Badouard et Courboulay, 2009)

2 : La bursite est une inflammation et un gonflement d’une bourse séreuse (poche située autour d'une articulation, qui joue le rôle d’amortisseur et de lubrifiant lorsque les tendons et les muscles se déplacent sur les os).

 

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